Noël : La seule fête qui résiste à la crise?
Par Marc Voinchet, 2013
D’ici une semaine, les parents de France et de Navarre se poseront à l’unanimité la même question : Pourquoi…?
Pourquoi avoir acheté une flûte et un tambourin aux jumeaux de 4 ans ?
Pourquoi avoir acheté sur commande de notre fils de 12 ans ce jeu vidéo ultra violent sans en vérifier le contenu avant ?
Pourquoi avoir acheté ce dictionnaire d’étymologie à notre fille de 14 ans qui a décidé depuis de ne plus nous parler ?
Après tout, c’est important de connaître l’origine des mots, non ? Et d’ailleurs c’est quoi l’origine des cadeaux ? Pourquoi, au fond, nous faisons-nous des cadeaux à Noël et de quand date cette tradition ?
Même si nous sommes en période de crise, il semble impératif de se faire des cadeaux. Noël serait-elle la seule fête qui résiste à la crise ?
Pour décortiquer cet « esprit de Noël », et analyser les comportements des Français en cette période de fête, nous accueillons une ethnologue et anthropologue spécialiste de Noël, Martyne Perrot, qui a publié aux éditions autrement « Le cadeau de Noël, histoire d’une invention ».
Pour comprendre les enjeux économiques autour de Noël, qui devient chaque année une fête de plus en plus marchande, nous recevons l’économiste Philippe Moati, professeur agrégé d’économie à l’université Paris Diderot et co-président de l’association L’Observatoire Société Consommation (L'ObSoCo). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages tels que L’Avenir de la grande distribution et La nouvelle révolution commerciale en 2011 aux éditions Odile Jacob.
http://www.franceculture.fr/emission-les-matins-noel-la-seule-fete-qui-resiste-a-la-crise-2013-12-19
Noël résiste à la crise
Par Camille Lavoix, 2012
L'hypercentre échappe à la morosité économique. Animations, ouvertures des commerces le dimanche : même la fin du monde n'empêche pas les Toulousains de remplir leurs hottes de Noël.
Terrasses pleines à craquer, queues interminables… C'est le tableau du centre ville le week-end dernier, et le spectacle auquel on assistera très certainement encore samedi et dimanche prochains. Quelle est sa recette anti-crise ? La magie de Noël, à travers les illuminations et les animations, est particulièrement présente autour du Capitole. Ainsi, les animations comme les acrobates et les bulles magiques de ce week-end, attirent la foule rue Alsace Lorraine ou encore place Saint-Georges. Le beau temps invite à la balade en famille, loin des centres commerciaux que l'on réserve en cas de pluie, et les ouvertures exceptionnelles du dimanche complètent ce cocktail.
Bien sûr, les promeneurs n'achètent pas systématiquement et il y a eu beaucoup de repérage jusqu'à présent. Cependant, il ne reste plus qu'une semaine avant le grand jour et les Toulousains passent à l'achat massivement. Ainsi, chez Devred, les vendeurs déclarent qu'ils n'avaient plus toutes les tailles en rayon à cause du grand rush. Place Roger Salengo, au Flower's café c'est le même refrain : «Le week-end dernier la terrasse était pleine à craquer, on a dû refuser du monde. Par contre, je ne sais pas si on peut être aussi optimiste pour le week-end prochain, les gens partiront sûrement en vacances ou dans leur famille pour Noël.»
Les gens achètent donc toujours des cadeaux de noël mais la crise affecte leur comportement. Les commerçants sont unanimes : «Les clients comparent, réfléchissent, il n'y a presque plus d'achat pulsion.» Satisfaits, soulagés par ce week-end lucratif et cette dynamique d'achats de noël qui s'installe enfin, les commerçants de l'hypercentre parlent rarement des employés. Ces derniers déclarent à mots cachés ne pas bénéficier de ces dimanches «providentiels». Payés à peine plus ou pas plus que d'habitude, ils ne vivent pas ces jours-là comme des moments magiques. Au cinéma Gaumont, un employé rappelle qu'il est, comme ses homologues dans la restauration, soumis au travail le dimanche régulièrement sans aucune compensation.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/12/18/1517184-noel-resiste-a-la-crise.html
LE CARNAVAL
Par la Mairie de Nice, 2015
Historique
A l’origine fête païenne, "Carne levare, levamen", "enlève la chair" - définition la plus usitée du Carnaval - se déroule avant la période de carême, pendant les jours gras (Mardi-gras). C’est la dernière fête avant une période d’abstinence et de cuisine maigre, qui justifie donc tous les débordements. C’est à la Belle-Epoque que le Carnaval de Nice connaît son apogée : c’est alors le plus grand Carnaval du monde.
Depuis le début de cette décennie, l’influence des Carnavals brésiliens, caribéens, latino-américains sur les Carnavals européens et scandinaves, tout particulièrement est indéniable. La participation au Carnaval de Nice, réel carrefour international, de groupes carnavalesques du monde entier permet la découverte de la richesse, du dynamisme et de la musique d’autres Carnavals. Conséquence : les écoles de samba, les orchestres de steel-band, la salsa, remplacent peu à peu les marches et farandoles d’antan.
La fête s’imprègne de ce brassage de cultures qui a besoin de nouveaux moyens d’expression. Les arts de la rue inspirent le carnavalier, devenu artiste plasticien-scénographe.
Les Carnavaliers
Le Carnaval de Nice, l’un des plus importants du Monde par le nombre de grosses têtes, sujets et chars en carton pâte, repose complètement sur la participation des carnavaliers. Ces hommes et ces femmes qui consacrent des milliers d’heures de travail à la réalisation de leurs œuvres ne sont pas des professionnels. Ils exercent des métiers et réservent leurs loisirs à la création carnavalesque. La subvention allouée à l’issue du concours leur permet de couvrir les frais engagés. Jusqu’à ces dernières années, le système parenté-cooptation était primordial pour la formation.
Les femmes sont encore exclues de ce type de succession bien qu’elles participent activement aux différentes étapes de réalisation.
Les jeunes ont aujourd’hui, de plus en plus de mal à sacrifier leurs loisirs et les anciens passent la relève à des professionnels, nouveaux gardiens des traditions de cet art populaire.
Le thème du Carnaval est connu dès le printemps précédant, alors la "carnavalina", cette fièvre s’empare des Carnavaliers : c’est l’exaltation de la conception, de la recherche d’idée, de l’étincelle créatrice.
Ils font alors dessiner et peindre le sujet, char ou grosses têtes, par un maquettiste. Puis, le sculpteur modèle les visages avec de l’argile. Ensuite, il fabrique le moule de plâtre que le carnavalier recouvre de plusieurs couches de papier découpés en petits morceaux et encollés d’une mixion de farine et d’eau chaude, pour donner le modèle définitif, en carton pâte, qu’il faudra maintenant peindre et habiller.
G.A Mossa et Alexandre Sidro ont imposé un style spécifique dans l’art pictural du Carnaval niçois.
Les couleurs utilisées sont éclatantes : rouge, vert, jaune, et des dégradés à l’infini. La mécanisation des chars est ingénieuse : cordes, ficelles, mais aussi des vérins hydrauliques sont utilisés pour animer les personnages.
Le carnavalier vit dans un univers de rêves et de fantasmagories qui lui permet de donner de multiples facettes à ses œuvres.
https://www.nice.fr/fr/le-carnava